Début avril 2009
:
La population de campagnols terrestres a fortement baissé.
Malgré une recherche prononcée, l'hiver se termine sans aucune observation
d'hermine. Avec Jean Malevez, autre passionné de ce petit
mustélidé, nous prospectons alors un nouveau secteur. C'est le début
d'une étonnante aventure entre deux passionnés et un animal sauvage...
L'hermine déménage régulièrement.
Ses heures de sortie peuvent être régulières mais tout peut changer
du jour au lendemain. Avec les prédateurs (rapaces, chats domestiques...) et la circulation
automobile, cet animal risque sa vie à chaque déplacement sur le terrain. Chaque affût est alors
synonyme d'un certain nombre de questions... Est-elle encore là? Si oui,
est-elle déjà sortie?...
Lorsqu'elle se dévoile, le temps s'arrête...
L'hermine sait parfaitement creuser :
Elle affectionne particulièrement les haies et les pierriers. Quand ceux-ci
manquent, elle peut établir son territoire en pleine prairie. Elle vit alors
dans un terrier et utilise les galeries de taupes et/ou de campagnols
terrestres.
Durant quelques jours, le début du mois se caractérise par des
rencontres...
Il s'agit d'un autre individu qui n'a pas encore totalement changé de
couleur. Il est en mue. Celui-ci est arrivé de très loin pour aller
directement dans le terrier de notre Belle.
La femelle ayant ses chaleurs juste après la mise bas, quelques prétendants
viennent lui rendre visite...
Le changement de couleur
chez l'hermine
est provoqué par l'augmentation de la durée du jour (photopériode). Ce
phénomène dépend aussi d'autres facteurs (comme par exemple l'altitude). De
ce fait, sur un même secteur, il est possible d'observer un individu en mue
et un individu brun.
Ses sorties se font en fin d'après midi.
Chaque période d'activité en surface est consacrée à la prédation (en
moyenne 5 campagnols).
Il n'est pas bon d'être un
campagnol dans cette prairie! Mais combien en prédate-elle la
nuit? Combien de sorties fait-elle? Des questions qui restent sans réponse...
Au fil des jours, les sorties de la belle se sont faites plus longues
(jusqu'à 2 heures) et les
distances parcourues de plus en plus grandes. Elle sort maintenant en début
d'après midi. Les campagnols se faisant plus
rares, elle a dû changer de terrier à plusieurs reprises.
Ce terrier est situé sur un talus à moins d'un mètre de la route. Nos
craintes augmentent de jour en jour...
Peu à peu, l'herbe pousse et
les observation deviennent plus délicates.
Dans ces conditions, la chandelle, attitude typique de l'hermine, rend son
observation plus aisée.
Nous savons que la Belle est maman.
Elle s'occupe seule de ses jeunes. Nous sommes admiratifs devant l'énergie qu'elle développe afin de
les nourrir.
Malheureusement, cette énergie est restée insuffisante face à une voiture.
Le 29 avril, sous les yeux attristés de Jean, la belle s'en est allée... comme
bien d'autres hermines à cette époque de l'année.
Ce même jour, grâce à plusieurs amis
naturalistes, nous entreprenons de sauver ses jeunes. Nous creusons et
dégageons les galeries afin de les déterrer. Ces galeries étant
nombreuses et profondes, la tâche reste bien difficile. Un jeune est
récupéré en soirée.
Le lendemain, un ami naturaliste se
propose d'installer des pièges au lever du jour. A mon arrivée, les pièges
sont désespéramment vides. La suite se déroule dans ma voiture. L'attente
n'est pas longue puisque rapidement une jeune hermine sort et finit par
rentrer dans un piège à capture vivante.
Au total, 5 jeunes sont acheminés au
centre de soin
Athénas.
Ils sont maintenant entre de bonnes mains. Ils se portent bien et retrouveront leur liberté d'ici 3 semaines.
Un merci particulier à cette hermine,
à mon ami Jean Malevez, aux amis
naturalistes, aux acteurs du centre Athénas et aux agriculteurs qui nous
ont accepté dans leur prairie.
C'était un mois avec la Belle
Hermine....
Remarque : les petites hermines ont
retrouvé la liberté le 06 juin 2009 (quelques
images
ici).
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